Il n'y a pas de meilleure promo mondiale pour le Real et
le Barça qu'un Clasico, nous explique Thibaud Leplat (*) avant le
deuxième choc de la semaine, samedi, en Liga (16h00).
«Thibaud Leplat, comment expliquer l'incroyable succès planétaire du Clasico ?
C'est
vrai qu'il faut se pincer pour le croire. La quadruple opposition
d'avril 2011 a rassemblé des audiences inimaginables : 500 millions de
téléspectateurs par match, soit à peine moins que la finale Espagne -
Pays-Bas au Mondial 2010 (700 millions, Ndlr) et dix fois la population
espagnole (47 millions). Les matches de la semaine devraient rester
proches de ce niveau, deux fois plus important qu'une finale de Ligue
des champions. Vous pouvez ignorer où est l'Espagne sur la carte, mais
vous déchirer comme deux socios à l'autre bout du monde. Sur ces
nouveaux marchés que sont le Golfe, la Chine et le Brésil, le Real et le
Barça se marquent à la culotte. Tout s'est accéléré au début des
années 2000 quand Florentino Perez a pris le pouvoir à Madrid.
Perez, c'est le président qui invente les Galactiques...
Il
a compris que les héros du jeu sont des personnages de série, des
enseignes marketing. Il est le précurseur du foot business moderne. Le
club devient une entreprise de contenu, un super studio californien, un
fabricant d'épopée. Le Barça de Joan Laporta (président entre 2003 et
2010, Ndlr) lui a emboîté le pas et il a inspiré tous les autres grands.
A sa manière, le PSG emprunte aussi cette voie. Son slogan "Rêvons
plus grand" est le petit frère de celui de Perez : "Vuelve la ilusión",
le retour du rêve.
«Le succès du Clasico à l'export est le
bien commun des deux clubs, un moteur majeur de leur image de marque
sur la scène internationale.»L'avenir économique du Real et du Barça sont-ils liés ?
De
la même façon que leur identité s'est construite par opposition, plus
leur bataille commerciale est intense, plus chacun grandit. Leur
exposition mondiale explique qu'ils aient dépassé les revenus de
Manchester United et trônent sur les réseaux sociaux. Le succès à
l'export du clasico est leur bien commun, un moteur majeur de leur image
de marque sur la scène internationale. Quand l'Espagne décroche un
contrat de ligne TGV en Arabie Saoudite, que demande Ryad en cadeau
bonux ? Un Clasico, bien sûr.»
(*) "Clasico - La guerre des mondes" de Thibaud Leplat aux Editions Hugo Sport. 253 pages. 15,95 euros.
(SOURCE : L'EQUIPE.FR)
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