A quelques heures d’un match de prestige face au Paris Saint
Germain, la vie semble suivre son cours normal à Barcelone. Les
internationaux espagnols, champions d’Europe 2012, ont repris cette
semaine avec le groupe dans un style très décontracté. Tous les jours,
la presse, qui peut accéder à un quart d’heure d’entraînement à 9
heures pile, constate que les choses sont toujours en place. Aucune
nouvelle tête (Jordi Alba vient de finir ses « grands » Jeux
olympiques), des garçons souriants, bronzés, mais qui paraissent déjà
concernés par la grosse saison qui les attend. Carles Puyol, opéré il y
a deux mois, est lui déjà dans le bain. Fidèle à son style
particulier, le capitaine du Barça met un point d’honneur à mettre une
énorme intensité dans les oppositions. Histoire sans doute de montrer
l’exemple. « Puyi » devrait jouer une mi-temps ce soir au Parc des
Princes.
Les conférences de presse n’attirent qu’une
vingtaine de journalistes. Les questions sont un peu molles, les
réponses, du coup aussi… A noter que le PSG ne fait pas recette : un
seul reporter, moi en l’occurrence, a interrogé les joueurs sur leur
rival français… A travers Twitter, je lis et on me dit que cette
rencontre est vue comme un évènement à Paris. Ici… bof. Il a fallu
attendre ce matin, jour de la rencontre, pour voir les deux quotidiens
sportifs catalans s’exciter un peu. Et encore : que ce soit Sport ou El Mundo deportivo,
aucune première page n’est consacrée au PSG. Respectivement, l’un et
l’autre ont évoqué Neymar et la médaillée d’argent catalane Mireia
Belmonte. El Mundo Deportivo ne parle que du duel Zlatan-Messi.
Quant à son concurrent, un peu plus actif, il évoque quand même les
grandes soirées européennes entre les deux clubs…
Ce qui
transpire de l’avant-saison du FCB jusqu’ici ? Un sentiment
conservateur. On prie pour que la succession de Pep Guardiola se passe
sans soucis. Avec l’arrivée de Tito Villanova, le Barça perd en charisme
(les deux ne portent pas aussi bien le costume, il faut le
reconnaître) mais gagne en continuité. S’il est compliqué de savoir ce
qui se passe exactement dans le vestiaire, les cadres Puyol, Pique,
Busquets et Valdes, interrogés cette semaine ne voient "aucune
différence jusqu’à présent".
L’année d’Alexis et de Dani Alves ?
Côté
effectif, c’est également le calme plat. Thiago Silva chipé par le
PSG, Villanova et le directeur sportif Andoni Zubizarreta cherchent
désormais ce joueur polyvalent, capable d’évoluer aussi bien dans l’axe
qu’au milieu de terrain. Javi Martinez (Athletic Bilbao) était l’élu.
Mais le prix demandé (40 millions) et les performances aigres-douces du
champion du monde et d’Europe aux Jeux Olympiques ont freiné les
négociations. Parenthèse : Encore une fois, on constate qu’il est très
compliqué de transférer un joueur basque, généralement fan de son club
et qui rechigne à quitter ses vertes contrées…
En
attendant Jordi Alba donc, les recrues viennent de l’intérieur. De la
Masia, filon porteur depuis des années – les derniers en date : Cuenca,
Tello… Pedro ou Cesc Fabregas, de retour au bercail l’an passé. Cette
année, on devrait plus voir Sergi Roberto, un joueur hyper
intéressant : sorte de Javier Pastore version catalane (pour faire la
comparaison « visuelle »), le play boy de la Masia pourrait se voir
attribuer un rôle non négligeable, dans l’ombre de Xavi, Iniesta et
Cesc. Un homme à surveiller… comme Marc Bartra, qui fera son épreuve du
feu ce soir contre Zlatan. Si le vice capitaine du Barça B ne s’en sort
pas trop mal, Tito Villanova lui fera une place dans son effectif.
Techniquement, Bartra semble prêt. Mentalement, probablement. Le jeune
homme, au style vestimentaire très XVIe arrondissement de Paris, est
réfléchi et posé. Physiquement, j’ai encore quelques doutes. A voir ce
soir face à une opposition de premier ordre.
Je
retiendrai surtout deux noms pour cette saison. Le premier est Alexis
Sanchez. Blessé en début de saison dernière, l’attaquant chilien a
montré sur la fin qu’il avait vraiment la mentalité Barça. Constamment
en mouvement, balayant tout le front de l’attaque en espérant la passe
de Messi, Xavi ou Iniesta, il est celui qui se rapproche le plus du
style Eto’o. Des appels tranchants, en diagonale, une pointe de vitesse
surréaliste, il a tout pour faire une immense saison. Le second :
Daniel Alves. Pratiquement poussé dehors en fin de saison dernière, le
Brésilien a soif de revanche. Il peut faire une saison fabuleuse se ses
vieux démons (impulsivité, éparpillement hors football) restent sous
contrôle. Au vu de ses premiers matches amicaux, il semble avoir le
couteau entre les dents.
Enfin, dernier point, l’évolution
du jeu. Juste après la demi-finale retour contre Chelsea, Didier
Drogba me confiait ceci juste avant de monter dans le bus : "On savait
ce qu’allait faire le Barça, passer sur les côtés pour finalement
rentrer dans l’axe. On les attendait. On a certes eu de la chance, mais
leur jeu était prévisible. Deux choses m’ont donné confiance : le
manque de fraîcheur des Catalans et l’absence d’Abidal. Nous savions
tous pour Abi que ne serait pas là, mais le système défensif n’est
vraiment pas le même sans lui. Quant à Messi et Xavi, ils manquaient de
jambes. C’est comme ça que l’on est passés".
La diversité
offensive (David Villa devrait faire du bien), préserver les cadres
tout en gardant la philosophie maison, voilà les défis auxquels vont
être confrontés Tito Villanova et le Barça 2012-13. Peuvent-ils gagner
la Liga ou la champions ? Sur le papier, c’est évident. Dans les faits,
il faudra encore attendre un peu.
(SOURCE : EUROSPORT.COM)
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