Comme chaque saison, le FC Barcelone fait figure de favori en
Ligue des Champions. Pourtant, certaines équipes sont parvenues à
vaincre les Catalans ces dernières années. Mais il n'y a pas de recette
miracle.
C'est le casse-tête
que se pose tout entraîneur avant d'affronter le FC Barcelone : comment
battre cette infernale machine catalane ? Si certains se résignent
d'avance et misent plus sur la chance que sur le plan de jeu, d'autres
élaborent des tactiques qui leur semblent à même de sortir vainqueur de
cette rencontre. Et parfois, ça marche.
Face à l'armada
offensive des Barcelonais, de nombreux coaches optent pour une défense
très basse (à l'image de ce qu'a fait la Grèce lors de l'Euro 2004), en
espérant que le Barça ne trouve pas la faille et que l'opportunité se
présente d'opérer en contre. Mais à moins d'avoir ouvert le score en
tout début de rencontre, cette stratégie s'avère bien souvent inutile.
D'une part, le ballon est alors laissé aux Catalans qui ne
s'épanouissent que lorsqu'ils ont une possession de balle largement en
leur faveur. D'autre part, les artistes du ballon rond sont tellement
présents dans la formation barcelonaise que leurs coups de butoirs sont
forcément récompensés à un moment ou à un autre.
Messi et Xavi : deux hommes à surveiller
Et
ce quel que soit le type de défense choisie. Le zonage semble être la
meilleure des solutions pour contrer les nombreux talents qui composent
l'effectif de Pep Guardiola. Mais ces joueurs ont une telle facilité à
trouver des espaces invisibles au commun des mortels que le dispositif
s'avère bien souvent traître et ne fait que repousser l'inéluctable:
une défense apathique qui ne peut que constater qu'après 60 minutes
d'attaque-défense, le ballon a finalement franchi la ligne de but. Le
marquage individuel n'est pas non plus source de réussite, en règle
générale.
Pour sevrer le Barça de ballons, ou tout du moins
empêcher les Catalans de développer leur jeu, il y a deux écoles : soit
élaborer un plan anti-Messi, soit empêcher Xavi d'orienter le jeu. La
première solution est loin d'être efficace, et beaucoup d'entraîneurs
s'y sont cassés les dents. On a coutume de dire que bien que l'on sache à
peu près ce que va faire le lutin argentin, sa maîtrise technique et
sa vitesse empêchent toute défense homme-à-homme. D'autant que
l'attaquant barcelonais n'est pas seulement buteur, mais aussi
excellent passeur ; opérer un marquage à plusieurs sur lui c'est le
laisser servir des partenaires esseulés.
Le
court-circuitage de Xavi est par contre beaucoup plus probant. En
effet, le milieu de terrain est la pièce maîtresse du Barça, qui permet
de faire circuler la balle entre la défense et l'attaque. Comme en
temps normal, la majorité des ballons passent par lui, effectuer un
pressing immédiat et à plusieurs sur Xavi, l'empêche de distribuer le
jeu à sa guise. Les Catalans doivent alors s'en remettre à utiliser les
ailes, ou pire, sauter les lignes et multiplier les longs ballons
aériens. Chose qui sied plus à une équipe anglaise qu'à une équipe
petite et technique comme l'est le FC Barcelone.
Presser haut, très haut
Non,
de l'avis des experts qui se sont frottés à la machine catalane,
l'élément primordial pour la mettre en doute est de la priver de ballon.
Pour cela, il faut opérer un pressing très haut qui commence dès
l'attaque. Une méthode efficace, mais très gourmande en énergie. Car en
optant pour cette stratégie, toute l'équipe est impliquée, à commencer
par les attaquants. Tout égoïstes qu'ils soient, les avant-centres, qui
rechignent souvent à la besogne défensive, doivent malgré eux se
sacrifier pendant au moins 90 minutes. Ce fut le cas de Samuel Eto'o (à
l'époque à l'Internazionale) lors de la demi-finale retour de la Ligue
des Champions 2009-2010 avait évolué en tant qu'arrière droit afin de
tenir le score (qui était alors de 1 à 0 en faveur des Italiens). Bien
lui en a pris car ce résultat avait alors permis aux Interistes de se
qualifier pour la finale.
José Mourinho était alors
l'entraîneur des Lombards, avant qu'il ne rejoigne le Real Madrid.
C'est d'ailleurs dans le club de la capitale espagnole que le Special
One va mettre au point une stratégie basée également sur le pressing
haut, mais ce avec un peu plus d'engagement. Le match qui symbolise le
mieux ce regain d'agressivité est sans aucun doute la finale de Coupe
du Roi de 2011. Toujours limites en termes d'engagement, les Madrilènes
avaient eu la chance de ne voir qu'un seul des leurs être exclu de la
rencontre (Angel Di Maria pour deux cartons jaunes), mais avaient
également réussi à faire perdre leur sang-froid et leur habituelle
sérénité aux Catalans. Après six clasico sans victoire, Mourinho avait
enfin trouvé la parade à la furie catalane. Mais ce ne fut qu'éphémère,
depuis le Special One est toujours à la recherche d'un succès, et a
essuyé de nombreuses critiques à l'égard de son jeu dur, voire violent.
Jouez Messieurs
Mais
finalement, le meilleur moyen de battre le Barça est de ne rien
changer. L'opposition est suffisamment relevée pour ne pas avoir à
évoluer dans un schéma tactique inédit. C'est pour ce système qu'avait
opté Arsène Wenger avec Arsenal lors du huitième de finale aller de la
Ligue des Champions 2010-2011, avec succès. Menés dès la première
demi-heure de jeu, les Gunners avaient finalement réussi à inverser la
vapeur, notamment grâce à des contres éclair.
Et c'est peut-être
là que se trouve le véritable point faible du Barça. De part la
possession de balle largement en leur faveur, les Catalans ont tendance à
prendre de plus en plus confiance...et donc à laisser des espaces
derrière, permettant ainsi à leurs adversaires de les surprendre en
contre. C'est d'ailleurs de cette manière que Pato avait inscrit son but
au Camp Nou, lors de la phase de poule cette saison.
A
quelques heures d'affronter le champion d'Europe en titre, le Milan AC a
donc l'embarra du choix concernant les armes à utiliser pour battre
l'ogre catalan. A l'aller, Massimiliano Allegri avait opté pour la
stratégie défensive, qui lui avait plutôt bien réussi (0-0 à San Siro).
Mais au retour, les Milanais doivent absolument marquer pour valider
leur ticket pour le prochain tour (une victoire n'est pas primordiale,
puisqu'un nul qualifierait également les Italiens). Gare cependant à ne
pas se retrancher dans ses 20 derniers mètres une fois le premier but
inscrit (s'il l'est). L'histoire nous a bien souvent montré que faire le
dos rond face au Barça est loin d'être la stratégie la plus maline.
(SOURCE : CHRONOFOOT.COM)
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