L'impression visuelle ne trompait pas ces dernières semaines.
Chelsea, mercredi en Ligue des champions, et le Real Madrid, samedi en
Liga, ont confirmé que le FC Barcelone n'était plus tout à fait aussi
étincelant que la saison dernière. Après avoir certainement dit adieu à
leur titre de champion d'Espagne, les Catalans seront-ils en mesure de
garder leur couronne européenne ?
Quelque
chose a changé samedi soir. Pour la première fois depuis l'arrivée de
José Mourinho sur le banc de la Maison Blanche à l'été 2010, le Real
Madrid a battu le FC Barcelone à la régulière (2-1). Sans vice, sans
coup tordu ou agressivité exagérée. Non, Cristiano Ronaldo et ses
coéquipiers étaient bien les plus forts samedi au Camp Nou, du moins
les plus réalistes. A contrecoeur certes, Pep Guadiola ne pouvait
qu'admettre cet implacable constat : "Je n'ai pas le sentiment que
mon équipe était inférieure ce soir mais ce n'est pas facile de
maintenir le rythme sur lequel nous jouons depuis quatre ans. Je
félicite le Real pour sa victoire et aussi pour le titre de champion."
C'est dit. Car ce Clasico s'accompagnera dans quelques jours, sauf
cataclysme, d'une passation de pouvoir. Après le règne sans partage du
Barça ces trois dernières saisons en Liga, le tour est (re)venu au Real
Madrid, bientôt sacré pour la 32e fois de son histoire.
Et
le club catalan ne peut aujourd'hui que s'incliner. Moins brillant,
moins irrésistible que la saison dernière, pour preuve ses quatre
défaites concédées déjà cette saison en championnat. Plus dépendant que
jamais de son lutin argentin, le génial Lionel Messi qui, lorsqu'il est
bien pris par trois joueurs adverses, comme ont su le faire Xabi
Alonso, Khedira et Pepe à l'occasion de ce Clasico, ne peut sauver la
maison catalane à lui seul. A l'image du triple Ballon d'Or, les
Barcelonais sont aujourd'hui dans le dur, émoussés physiquement, moins
décisifs devant le but adverse. "Nous ne sommes pas dans notre meilleure forme", ne pouvait que constater Sergio Busquets, la sentinelle barcelonaise, à l'issue de la défaite de son équipe.
La tête à Chelsea
Une
baisse de régime, aussi faible soit-elle, qui n'a pas pardonné face à
ce Real impérial, auteur de 109 buts en 34 matches cette saison en
Liga, dont 42 pour le seul Cristiano Ronaldo. "Nous avons fait un bon match, mais ça n'a pas suffi", tranchait, lapidaire, Pep Guardiola. "Jusqu'au but de Madrid, nous étions bien, nous avions la balle. Mais nous nous sommes un peu précipités",
regrettait Xavi, fatigué à l'image de son équipe et sorti à 20 minutes
de la fin du temps réglementaire. Les absences de Piqué et de Fabregas
au coup d'envoi, les titularisations de Thiago Alcantara et Tello ?
Des choix qui font débat mais qui prouvent que le Barça se cherche en
cette période. "J'ai fait l'équipe que je jugeais la plus à même de battre ce Real et de toute façon, les perdants ont toujours tort", balayait l'entraîneur catalan.
Pour un peu la déprime poindrait en Catalogne. Mais Xavi s'y refuse. "Ce
n'est pas un moment délicat, c'est un moment d'espérance. Nous avons
entre nos mains l'occasion de faire une grande saison. Nous avons déjà
trois titres", rappelle le milieu de terrain du Barça, le regard déjà tourné vers la Ligue des champions. "Ce
soir, les joueurs sont tristes, très fatigués, mais dans leur
carrière, ils ont déjà affronté des situations semblables et les ont
surmontées", renchérit son entraîneur. Les Barcelonais ont peu de
temps pour digérer la perte de la Liga et se remobiliser pour la
réception de Chelsea mardi au Camp Nou. Avec le devoir de s'imposer par
deux buts d'écart contre les Blues. Pas une mince affaire contre une
équipe qui a prouvé qu'elle savait défendre...
Messi et
ses coéquipiers auront-ils la force de se hisser en finale de la Ligue
des champions pour la troisième fois en quatre ans ? Même Pep Guardiola
semble se poser la question. "Évidemment, le match de mardi
marquera beaucoup la tendance de notre fin de saison. Soit nous passons
l'obstacle Chelsea et nous penserons à défendre notre titre en Ligue
des champions, soit nous nous réserverons pour la finale de la Coupe du
Roi et je ferai souffler des joueurs qui en ont besoin." Deux
hypothèses qui prouvent qu'une qualification pour la finale de la Ligue
des champions est aujourd'hui loin d'être une certitude...
(SOURCE : SPORTS.FR)
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